📅 Calendrier de l'Avent 11/26 - K comme Kilo
Le mot d’aujourd’hui pour la lettre K est Kilo (ou kilotonnes, kilomètres, kilowatt heures, etc.).
En d’autres mots, les unités des flux métaboliques qui éclairent, chauffent, nourrissent, lavent, déplacent les citoyen.nes des territoires urbains et ruraux.
Lorsqu’on étudie le métabolisme d’un territoire, d’une société ou d’un pays, nous parlons fluidement la langue des kilotonnes ou kt pour les intimes.
Combien de kt ont été extraits en France en 2019 ? Environ 700 000 kt (soit 10 t/pers).
Combien de kt ont été importés par la Chine en 2019 ? Environ 4 000 000 kt (soit 2.5 t/pers).
Combien de kt de ciment ont été produits dans le monde en 2023 ? Pareil 4 000 000 kt (soit 0.5 t/pers).
Combien de Gaz à Effet de Serre ont été émis en 2019 ? Autour de 55 000 000 kt de CO2eq (soit 7t/pers)
Ces chiffres nous permettent de bien comprendre les ordres de grandeur des flux biophysiques mobilisés par nos sociétés. Selon moi, bien comprendre ces chiffres, nous permet de traduire les activités économiques en leurs équivalents physiques. Cette explicitation physique permet quant à elle, de faire de meilleurs arbitrages en tant que société.
Je m’explique. Vous connaissez peut-être le concept du budget carbone (çàd. la quantité de CO2 que nous pouvons encore émettre tout en restant sous la barre des 1.5 ou 2°C). Une fois que nous connaissons la quantité qu’il nous reste à émettre, nous pouvons l’utiliser comme un moyen de savoir quelles activités sont encore acceptables et désirables dans nos territoires et quelles sont trop polluantes pour les services rendus. Cet exercice pourrait également être effectué pour les matériaux, l’énergie, l’eau, etc.
Imaginez avoir un tableau de bord métabolique qui liste les activités économiques d’un territoire, présentes et futures, et leurs besoins métaboliques. Nous pourrions par la suite regarder ce tableau en tant qu’assemblée citoyenne et décider collectivement comment prioriser et arbitrer ces activités.
Evidemment, ici l’idée n’est pas de créer une n-ième couche technocratique voire pire encore instaurer une dictature du chiffre. L’idée est plutôt de repolitiser la question technique et métabolique grâce à des ordres de grandeurs.
Aujourd’hui les débats écologiques (pro- ou anti-) se crispent sur des idées, des techniques et des projets. Mais il serait nécessaire de rendre ces débats concrets et faire comprendre les vrais enjeux. En effet, lorsqu’un nouveau projet est proposé (autoroute, aéroport, écoquartier, etc.) par les entreprises ou l’Etat, nous entendons uniquement les bienfaits et les avantages. Nous n’entendons pas toutes les ressources et pollutions qui seront soustraitent de notre budget carbone et de ressources. Nous n’entendons pas que si nous acceptons un nouveau projet alors cela viendra au dépens d’autres besoins plus essentiels.
Nous vivons dans un monde fini. Alors utilisons les unités et les ordres de grandeurs métaboliques pour avoir des vrais dialogues et arbitrages. Apprenons à vivre avec le fini pour rendre nos sociétés justes et pérennes.
Allez à demain pour la lettre L,
✌️