📅 Calendrier de l'Avent 3/26 - C comme Ciment
Le mot d’aujourd’hui est un matériau plutôt qu’un concept. Ce matériau est un liant hydraulique (un matériau qui devient de la colle quant on rajoute de l’eau) qui est très largement répandu sur la planète. Avec 4,1 Gt produit en 2023, il s’agit probablement du matériau transformé le plus produit sur la planète.
Mais outre son omniprésence, le ciment est problématique pour l’environnement sur différents points.
Premièrement, et de manière importante, le ciment est par essence un matériau polluant. En effet, le ciment est majoritairement obtenu en chauffant du carbonate de calcium (CaCO3) autour de 1400°-1500°C (il faut aussi ajouter un peu de gypse et des adjuvents mais c’est un détail). Une fois chauffé on obtient de la chaux active CaO et du CO2. Donc même si nous décarbonons les fours nous allons tout de même avoir des émissions.
Deuxièmement, les cimenteries utilisent majoritairement des combustibles fossibles qui eux aussi contribuent aux émissions atmosphériques.
Les deux points combinés font qu’une tonne de ciment produite est responsable d’environ 0,7 tonne de CO2 en place le ciment comme responsable d’environ 4-5% des émissions de CO2 globales.
Le troisième point est un peu plus complexe. Les cimenteries sont en quelque sorte responsables du maintien de différents déchets. Les fours de cimenteries sont souvent la destination finale de pleins de produits que nous ne savons pas recycler ou polluants. Panneaux de bois vernis, carcasses animales, peintures, … Tout ce qui ce brûle peut y passer et les cimentiers s’y retrouvent via des certificats verts. Et pareil, on utilise souvent des déchets des incinérateurs comme les cendres volantes et les déchets sidérurgiques comme le laitier comme ingrédients pour substituer le ciment (le rendre plus vert). Alors c’est sûr, grâce aux cimenteries on prend en charge certains déchets (plutôt que les mettre en décharge). Mais en prenant en charge ces déchets on repousse l’écheance de restreindre la production des déchets ou en d’autres mots répondre aux enjeux de manière systémique.
Alors que faire ? On peut remplacer le ciment et le béton par des matériaux bio- et géo-sourcés et on peut réduire les constructions nouvelles. Cette question est évidemment très en lien avec l’Accumulocène mentionné pour la lettre A.
Si vous voulez en apprendre plus sur le ciment je vous renvoie aux épisodes avec Armelle Choplin et Guillaume Habert.
A demain pour la lettre D.
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