🤷♂️ Comment rendre les territoires sobres ?
Peu de ressources, trop de pollutions et d'inégalités
Nous sommes pris en étau entre des pénuries (amont) et des pressions environnmentales et sociétales (aval mais aussi amont).
Les pénuries se multiplient : de la moutarde, à l’essence ou l’eau. Certaines sont physiques, d’autres sont socio-économiques, socio-techniques ou politiques. Une chose est sûre, nous allons devoir faire avec moins.
Cette réduction devrait se faire de manière équitable mais aussi drastique pour réduire les pressions environnementales. La nouvelle version des limites planétaires, parue la semaine passée, a créée en plus des limites planétaires biophysiques, des limites planétaires justes (dans beaucoup de cas les limites justes sont plus contraignantes que les limites biophysiques).
Face à ce constat assez clair et partagé, par où commencer ? Et surtout passons directement dans le cas le plus complexe, par où commencer dans le cas des territoires et des villes ? La solution la plus prometteuse semble être la sobriété.
Vu la récupération politique de ce dernier concept, quand je parle de sobriété, je vous propose d’utiliser la définition donnée dans le volet 3 du 6ème rapport du GIEC (voir également l’épisode de podcast ci-dessous qui explique comment la sobriété a été infiltrée dans ce rapport du GIEC) :
Les politiques de sobriété sont un ensemble de mesures (politiques) et de pratiques quotidiennes qui permettent d’éviter la demande d’énergie, de matériaux, de terres (ou usage de sol) et d’eau tout en assurant le bien-être humain pour tous dans le cadre des limites planétaires.
Comment donc appliquer la sobriété dans les territoires ? Comment éviter la demande de différents flux tout en assurant le bien-être humain ? C’est évidemment la question à 1 000 points. Comment refaçonner nos territoires pour éviter le superflu ?
Cela ne sera pas possible en rafistolant le système actuel. Pour rappel, le taux de circularité mondial baisse chaque année (non parce que nous réutilisons moins mais parce qu’on injecte toujours plus dans le système).
Il faut donc démocratiquement débattre comment on va utiliser :
1000 litres d’eau
Eau Potable
Agriculture
Piscines
Energie
1 tonne éq pétrole
23 tonnes de béton
1 t d’engrais azotés
3000 km de camions (par exemple pour évacuer les déchets)
1000 m² d’occupation au sol
Nouveaux logements
Agriculture agroécologique
Planter des arbres pour capturer du carbone
Implanter des activités d’économie circulaire ?
Et outre les arbitrages, il faut se poser la question quels sont les besoins essentiels pour les habitant.e.s des territoires. De la nourriture, à la mobilité, au logement, qu’est-ce qui est nécessaire, et qu’est-ce qui est superflu ?
Je pense que pour beaucoup de chercheurs et chercheuses de métabolisme territorial ces questions vont être intéressantes à explorer. Cela pourrait également rendre cette thématique de recherche qui se focalise plutôt sur la compréhension et l’analyse des flux existants, vers de la prospection des besoins essentiels de flux et d’occupation dans le cadre de modes de vie plus sobres.
📚 Un article pour approfondir
Pour illustrer la question de la quantification par les besoins (plutôt que l’optimisation du système linéaire et extractif actuel), je vous propose ce fantastique article. Celui-ci propose une quantification approximative de nos besoins essentiels énergétiques (pour vivre dans des conditions de vie décentes). La conclusion impréssionante de cet article est qu’en proposant cette demande énergétique pour tou.te.s la consommation finale mondiale d'énergie en 2050 pourrait être ramenée aux niveaux des années 1960, malgré une population trois fois plus importante.
📺 Des épisodes de podcast à regarder / écouter
📆 Un événement à ne pas rater
Du 2 au 5 Juillet, la conférence internationale sur l’Ecologie Industrielle va se tenir à Leiden. Dans ces conférences on parle souvent de méthodologie de comptabilité. N’hésitez pas à me faire signe si vous y allez également.
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A la semaine prochaine ✌
Aristide
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