📅 Calendrier de l'Avent 10/26 - J comme Justice Environnementale
Le mot d’aujourd’hui pour la lettre J est Justice Environnementale ou l’autre face de la médaille de l’Anthropocène.
En effet, lorsqu’on on entend l’expression Anthropocène c’est pour décrire la dégradation de l’état d’habitabilité de la planète pour les sociétés humaines. Un état de vulnérabilité et de destructions d’écosystèmes à cause d’une consommation excessive, trop rapide et trop linéaire de flux de ressources.
Mais ce qu’on entend moins souvent est que cette consommation ne profite qu’à une petite partie de la population nationale ou mondiale au dépens du reste. Pire encore, les personnes qui ont le moins contribué aux crises écologiques vont être celles qui vont le plus les subir. Rappelons nous des innondations au Pakistan qui ont impacté une grande partie du pays. Pensons aux Etats insulaires dans les Caraïbes ou dans l’Océan Pacifique qui pourraient voir leurs îles complètement disparaître alors que leurs empreintes carbone et matérielle sont très faibles.
Donc quand nous parlons de réduire les consommations excessives et décarbonner nos sociétés, il ne s’agit pas seulement d’un moyen d’arrêter la destruction du vivant, c’est aussi un levier de justice environnementale et sociale. Réduire l’excessif de certaines personnes pour assurer le nécessaire pour la majorité de la planète. Nous pouvons voir par exemple que les personnes avec un revenu inférieur à 6000 $/an (les personnes les 50% les plus pauvres au monde) ne sont responsables que de 7% des émissions globales (Emissions Gap Report 2020)1 contre 15% pour 1% les plus riches.
La bonne nouvelle est qu’un monde juste est a priori un monde plus facile à décarbonner. Une étude a modelisé qu’en théorie si on égalise le monde au niveau économique, la quantité de consommation énergétique ne bouge pas énormément mais le type de consommation bouge. Au lieu de consommer de manière inégale pour les transports aériens et terrestres, nous basculons vers plus de consommation de chaleur et d’électricité pour des logements qui est un secteur a priori plus facile à décarboniser2.
Une autre bonne nouvelle est que des milliers de personnes se battent tous les jours pour mettre fin à cette injustice environnementale. L’Atlas de l’Injustice Environnementale3 recense plus de 4 200 cas où des populations locales se sont battent (ou se sont battues) contre des projets d’extractivisme, des projets sur la gestion de l’eau et des déchets, des projets sur la destruction de la biodiversité, etc.
Plus localement, une étude récente4 a documenté plus de 50 ans de luttes écologiques en France. Cette étude recense plus de 160 victoires ces derniers 10 ans et décrit comment ces luttes ont été gagné permettant de s’inspirer pour d’autres luttes futures.
Donc de manière théorique, pratique ou de manière éthique, répondre à la crise sociale est une priorité tout aussi urgente de la crise écologique. En France, comme dans le Monde il existe de nombreux exemples passés et présents montrant qu’il est possible de mener et gagner une bataille pour la justice environnementale
Pour plus d’informations sur la question de justice environnementale, je vous renvoie vers deux épisodes (voir ci-dessous).
Allez à demain pour la lettre K,
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UNEP (2020). Emissions Gap Report.
Oswald, Y., Steinberger, J. K., Ivanova, D., & Millward-Hopkins, J. (2021). Global redistribution of income and household energy footprints: a computational thought experiment. Global Sustainability, 4, e4.
https://ejatlas.org/
Renaud, G. (2024). Quand la lutte l’emporte. Une décennie de victoires de luttes locales contre des projets imposés et polluants