📅 Calendrier de l'Avent 4/26 - D comme Décroissance
Le concept d’aujourd’hui est la décroissance. Comme disait Timothée Parrique dans notre entretien, l’intérêt principal de la décroissance est qu’il s’agit d’un mot obus. Lorsqu’on utilise le mot décroissance on ne tourne pas autour du pot. La crise socio-écologique d’aujourd’hui est majoritairement dûe à une croissance économique effrénée et aveugle.
Effrénée car elle ne fait qu’augmenter (car le but du système économique est de produire et consommer toujours plus) et aveugle car le paramètre principal pour mesurer la croissance économique est le PIB qui ne distingue pas les activités qui contribuent au bien-être, de celles qui détruisent l’habitabilité de la planète (pire encore on ne mesure pas ce qui compte comme les tâches ménagères, le soin, l’amitié, l’amour, etc.).
Donc, il y a un concensus pour dire que nous devons réduire nos émissions (et normalement notre croissance car pour le moment il n’existe aucun pays qui arrive à découpler croissance économique et pollutions dans les délais impartis)1.
Mais alors quand on parle de décroissance de quoi parle-t-on ? Certes nous devons réduire mais quoi ? Qui doit réduire ? Et où ? Evidemment ces questions sont riches de sens et surtout nous amènent vers des questions essentiellement démocratiques et de valeurs sociétales.
Quoi réduire ? Cela dépend de ce que nous en tant que société nous entendons comme besoin essentiel et comme besoin superflu. Par exemple, nous pouvons être d’accord qu’un hôpital ou une école sont des fonctions essentiels comparé à un jet privé. Dans tous les cas, nous allons devoir poser cette question collectivement et réfléchir aux modes de gouvernance pertinents pour implémenter les résultats.
Qui doit réduire ? Les personnes qui consomment au-delà des seuils établis plus haut. En somme, les personnes riches du Nord et parfois du Sud Global. Mais évidemment nous n’allons pas demander à une société ne possédant pas des infrastructures essentielles de réduire leurs flux.
Où réduire ? Une des problème de la décroissance est qu’elle n’est que très peu territorialisée. Quels territoires ou quelles parties d’un territoire doivent décroître ? Quelles sont les conséquences spatiales de la décroissance ? A quoi ressemble une ville ou une campagne décroissante ?
Pour trouver certaines réponses à ces questions je vous renvoie aux épisodes avec Timothée Parrique, Cédrid Durand, et Federico Savini.
A demain pour la lettre E.
✌
Vogel, J., & Hickel, J. (2023). Is green growth happening? An empirical analysis of achieved versus Paris-compliant CO2–GDP decoupling in high-income countries. The Lancet Planetary Health, 7(9), e759-e769.